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Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point j'étais obnubilée par les visages. (...)

Je suis en train de penser a une femme qui n'existe pas. J'avais toujours voulu tenter les JDR papiers. Des amis à moi y jouaient et je me suis lancée il y a un an et demi environ. J'aimais la parallèle entre jeux de rôle et théâtre. Jouer un personnage quelques heures, une fois par semaine.

J'avais fait mes choix en essayant d'être aux antipodes de qui je suis. Mais comme souvent, ce qui nous semble etre eloigné de ce que l'on est ne l'est pas tant que ça. Et j'aime cette femme plus si imaginaire que ça. J'ai adoré jouer sa vie, prendre ses décisions. Et j'ai adoré ne finalement plus avoir de contrôle sur elle.  Une fois par semaine, je n'avais plus à réflechir, elle était devenue si présente, si entière. J'aimais le sentiment de savoir quoi faire, quoi dire, ne pas agir en fonction de la bien-séance, de mon éducation ou de quoi que ce soit d'autre. Le sentiment de savoir exactement qui j'étais et ce en quoi je croyais. J'ai aimé cette femme trop sûr d'elle, sûr d'elle au point de causer sa perte, sûr d'elle au point d'avoir toujours su que c'est ce qui causerais sa perte.

Je crois que j'aimerais être cette femme. Je crois que je suis cette femme. Cette femme empreinte de souffrance, mais qui vie.

    Musique d'ambiance.