9. Neuf...

  ...mais pas tant que ça.

   Ma manie de tous analyser me pourrie la vie. La vérité c’est que je serai paumée sans ça. Je ne connais aucun juste milieu. Et si j’arrête, je me résumerai à une tête vide. Un grand vide. Mais je sais que même ça je serais pas foutu de le faire bien, et qu’il restera juste assez pour que je puisse me rendre compte que je suis devenu un grand vide.

  Je me retrouve à écrire mes messages à l’avance.  J’y suis, demain je n’aurai surement pas la force de prendre pleine conscience de ce qui m’arrive en l’écrivant. Cacher ses pensées derrière d’autres c’est faciles. J’aime me relire. Mais rarement juste après l’avoir écrit. Après une semaine, deux, puis retomber dessus après des années et se rendre compte que l’on a changé. Ou pas. Plus je vieillis moins je change. Et le temps passe tellement vite. Je cite des platitudes depuis tous à l’heure.

  On ne change plus lorsque l’on a cinquante ans. Je ne veux pas avoir cinquante ans. Je ne veux pas être encore plus bloquée avec moi-même. Une chose que mes deux « facettes » ont en commun. Chacune hésite entre son désir de changement et la faible sécurité d’un terrain connu. On m’a souvent dit que j’étais mure (?) pour mon age, comme un petit adulte dans les pompes d’une ado. En mai de cette année je suis devenu un adulte. Et je me le suis pris comme un mur (ha!) dans mon visage.

  Tous ceux concernés savent que c’est une vraie plaie. Alors ils nous le vende à coup de majorité, d’alcool légal, d’argent, nous faisant croire que les responsabilités sont la meilleur chose que l’on puisse avoir. Publicistes de merde !! La seule chose qu’être majeur devrait apporter, c’est de savoir finalement prendre totalement soin de soi. L’indépendance qu’ils appellent ça ! Putain, être indépendant pour être coincé entre ses envies et la peur de décevoir. J’avais lu que l’on ne s’accomplissait vraiment en tant que personne que lorsque l’on tuait ses parents….psychologiquement parlant.

  Une adulte qui ne veux pas l’être et qui s’accroche désespérément à des clichés d’adolescente, parce que bientôt elle aura complètement oublié ce que c’est d’avoir quinze ans.